Test du télescope Celestron 31150 LCM 114 informatisé

L’observation du ciel nocturne est une expérience fascinante, mais la recherche manuelle des planètes ou des nébuleuses peut rapidement devenir un défi décourageant. Le télescope Celestron LCM 114 répond précisément à cette problématique en intégrant une monture informatisée. Sa promesse est simple : vous permettre de passer moins de temps à chercher les astres et plus de temps à les admirer.

Déballage et première prise en main

Dès l’ouverture du colis, le télescope Celestron 31150 LCM 114 inspire une impression de sérieux. L’emballage protège efficacement chaque composant, un point rassurant pour un instrument d’optique. Une fois assemblé, l’appareil présente une esthétique sobre et moderne, avec sa robe noire et argentée. Son poids de 5,99 kilogrammes le rend particulièrement maniable et facile à déplacer, un atout considérable pour qui souhaite s’éloigner de la pollution lumineuse des villes. Le montage, bien que guidé par une notice, demande un peu de patience pour une personne novice comme moi. Les manuels sont parfois succincts et une partie de la documentation est en anglais, ce qui peut représenter un premier obstacle. Cependant, avec un peu de logique et en s’aidant de quelques ressources en ligne, l’assemblage du tube optique sur sa monture et son trépied se réalise sans encombre majeur. Le trépied en aluminium, bien que léger, semble un peu frêle au premier abord, un point que je surveillerai attentivement lors des observations en extérieur.

Le chercheur laser StarPointer, un point rouge projeté, est un accessoire moderne qui promet un alignement initial simplifié. Sa fixation est rapide, mais sa conception semble un peu fragile. Il faudra le manipuler avec précaution pour ne pas le désaligner au moindre contact. L’ensemble des accessoires fournis, notamment les deux oculaires de 25 mm (pour un faible grossissement) et 9 mm (pour un plus fort grossissement), permet de débuter les observations immédiatement. C’est un kit de démarrage complet qui évite des achats supplémentaires dans un premier temps.

Au cœur du système : la monture informatisée LCM

La véritable promesse de ce Celestron 114LCM réside dans sa monture informatisée, la technologie Lightweight Computerized Mount (LCM). C’est elle qui transforme une simple observation en une véritable exploration guidée du cosmos. L’alimentation se fait via 8 piles AA (non fournies), et j’ai découvert une petite subtilité lors de leur installation : le compartiment à piles est à deux niveaux, avec 4 piles en bas et 4 en haut. Une information qui m’aurait épargné quelques minutes de perplexité en pensant que le moteur était défectueux. Une fois sous tension, la raquette de commande s’illumine, donnant accès à une base de données de plus de 4 000 objets célestes. La fonction phare est sans conteste le SkyAlign. Le principe est simple : on pointe le télescope vers trois objets brillants dans le ciel (étoiles ou planètes), et le système calcule sa position et son orientation. Pour un débutant, cette étape est à la fois fascinante et un peu intimidante.

Les premières tentatives d’alignement peuvent s’avérer frustrantes. Le menu de la raquette propose des localités prédéfinies, mais leur nombre est limité. Le secret, que j’ai découvert après quelques essais, est de saisir manuellement la latitude et la longitude de son lieu d’observation pour une précision optimale. Une autre astuce précieuse pour les citadins : si le ciel est pollué par la lumière, il est possible de réaliser un alignement en utilisant uniquement la Lune. Une fois cette calibration effectuée, la magie opère. Il suffit de choisir une planète, une nébuleuse ou une galaxie dans le catalogue, et le télescope s’oriente automatiquement vers la cible. Le suivi motorisé compense la rotation de la Terre, maintenant l’objet au centre de l’oculaire. C’est un confort inestimable qui permet de se concentrer pleinement sur la contemplation et le partage de l’observation.

Performances optiques sous le ciel étoilé

Un télescope est avant tout jugé sur sa capacité à collecter la lumière et à fournir des images nettes. Avec son miroir primaire de 114 mm de diamètre, le 114LCM se positionne comme un excellent instrument d’initiation. Ce diamètre est suffisant pour capter assez de lumière et révéler les merveilles du ciel profond, à condition de s’éloigner des lumières parasites. La distance focale de 1000 mm, impressionnante pour un tube aussi court, est rendue possible par une conception optique de type Bird-Jones. Celle-ci intègre une lentille correctrice dans le porte-oculaire, agissant comme une sorte de lentille de Barlow permanente. C’est un compromis technique qui favorise la compacité, mais qui demande une collimation (alignement des miroirs) un peu plus spécifique qu’un télescope de Newton classique. Une fois cet ajustement réalisé, la qualité est au rendez-vous.

Mes premières observations ont été saisissantes. La Lune, observée avec l’oculaire de 9 mm, dévoile une quantité de cratères et de détails de surface à couper le souffle. Le spectacle de Jupiter et de ses quatre lunes galiléennes est un classique dont on ne se lasse pas. J’ai pu distinguer clairement les principales bandes nuageuses de la géante gazeuse. Mais la véritable récompense fut l’observation de Saturne. Voir distinctement ses anneaux séparés de la planète est une expérience mémorable. Le point faible, comme je le pressentais, vient de la stabilité du trépied. Le moindre coup de vent ou contact avec le télescope provoque des vibrations qui brouillent l’image pendant quelques secondes. Cela rend l’astrophotographie à longue pose très compliquée, mais ne gâche en rien l’observation visuelle. Des clichés simples de la Lune ou des planètes avec un smartphone restent tout à fait possibles.

À qui s’adresse le Celestron 114LCM ?

Après plusieurs nuits passées en sa compagnie, le profil de l’utilisateur idéal pour ce télescope se dessine clairement. Le Celestron 114LCM est un formidable portail d’entrée dans le monde de l’astronomie pour le débutant curieux et technophile. La fonction de pointage automatique GoTo est son argument majeur : elle élimine la frustration de la recherche manuelle des objets et permet d’optimiser le temps d’observation. C’est l’instrument parfait pour une famille souhaitant partager des moments de découverte ou pour toute personne désireuse d’apprendre à reconnaître le ciel sans y passer des mois. Sa légèreté et sa compacité en font également un excellent compagnon de voyage pour des observations sous un ciel de campagne.

En revanche, les astronomes amateurs plus expérimentés ou ceux qui visent sérieusement l’astrophotographie pourraient rapidement sentir ses limites. La stabilité de la monture, bien que suffisante pour le visuel, ne pardonnera pas les longues expositions photographiques. De même, la conception optique Bird-Jones, si elle est efficace, ne satisfera pas les puristes en quête de la meilleure performance optique possible dans cette gamme de diamètre. Il faut donc le voir pour ce qu’il est : un instrument d’initiation remarquablement intelligent et accessible, qui met l’univers à portée de main. Il offre un excellent compromis entre la performance optique, la technologie embarquée et un budget maîtrisé, rendant l’astronomie moins intimidante et instantanément plus gratifiante.

Bilan du test

Mon avis sur ce produit

Ce télescope Celestron 114LCM me laisse une impression très contrastée, oscillant entre l’émerveillement et une certaine frustration. D’un côté, son design est réussi, il est compact et une fois l’installation laborieuse terminée, le suivi automatisé du ciel est un vrai bonheur pour pointer facilement la lune ou les planètes. La qualité de l’optique est d’ailleurs tout à fait correcte et offre de belles observations pour une débutante. D’un autre côté, il faut s’armer de patience : le montage est complexe à cause d’une documentation insuffisante et le trépied manque cruellement de stabilité, rendant l’ensemble fragile et sensible aux vibrations. C’est un choix pertinent pour qui veut s’initier à l’astronomie assistée par ordinateur sans se ruiner, à condition d’accepter de faire de sérieuses concessions sur la qualité de fabrication et les accessoires fournis.

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